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la nouvelliste

“The Eagle Has Landed”
Two Men Walk on the Moon !

“One Small Step For Men…
Giant Leap for Mankind”

Dieu soit loué ! Ils ont foulé le sol lunaire… Hier soir, en regardant la Lune d'une terrasse de Sion, je lui ai porté un regard d'une acuité nouvelle…

Des Terriens sur la Lune
« Les origines »

Les astronautes américains d’Apollo 11, Neil Armstrong, Buzz Aldrin et Michael Collins, ont piloté leur fragile vaisseau spatial jusqu’à un atterrissage effrayant mais sûr à 21h18 la nuit dernière. Leur alunissage a concrétisé le rêve de plusieurs siècles. Pour la première fois, des hommes se reposent sur un monde étranger.

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Le cœur serré, l’esprit tendu, pris entre la crainte d’un raté de dernière seconde et l’espérance de voir réussi ce qui eut, hier encore, été tenu pour rêve, les hommes libres de cette planète attendent les nouvelles de l’espace ainsi qu’aux grandes heures de l’histoire humaine ils ont épié les verdicts du destin.

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Nous qui avons la foi en des puissances au-dessus de nous, nous élevons vers Dieu nos âmes en prière. Mais devant les écrans de la télévision, chacun, la nuit dernière, a éprouvé à l’égard d’Armstrong, d’Aldrin et de Collins, admiration et gratitude. Le premier a tant de fois frôlé la mort, le second a tant de science sûre que le rêve anticipe le succès et se complaît à voir les deux blonds aux yeux bleus ayant fait sur cette Lune inconnue les premiers pas des Terriens, tandis que Collins, le brun silencieux, les attendait à bord de l’engin une trentaine d’heures, rentreront mission accomplie.

Certains contestent l’utilité de cet exploit. Eh bien imaginons que ce vol inaugural ait été réussi par un astronaute chinois. Outre le ton dithyrambique sur lequel on nous eût informés de ce prodige dû à la pensée de Mao, il est peu douteux que les « retombées » de la propagande ne fussent telles que tout ce qui constitue pour nous et les raisons de vivre et la douceur de vivre, serait promptement submergé sous un raz de marée de révolution culturelle. Au contraire, fière et heureuse, la grande démocratie libérale reste discrète dans ses triomphes.

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Ce n’est pas la première fois que la chance des hommes s’identifie à l’effort victorieux des Etats-Unis. Supposons que, par malheur, Hitler ait le premier possédé la bombe atomique. ou que Staline en ait eu le monopole un certain temps (ce qui fut le cas pour Washington)… Or, les Américains ont réalisé ces deux prodiges sans cesser pour autant de porter au maximum leur niveau de vie. Même si certains aspects de leur « way of life » peuvent nous paraître étrangers à nos goûts, il serait puéril et ingrat de ne point saluer leur peuple et leurs savants comme les pionniers de la civilisation.

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De nombreux aspects de ce vol demeurent insoupçonnés : ainsi qu’il y avait, lors du « Nautilus », le mystérieux lieutenant Jones, y a-t-il à bord du LEM quelque expérimentateur de télépathie ? Pourquoi les Russes ont-ils fait coïncider le vol de « Luna-15 » avec celui d’ « Apollo-11 » ? Que vont découvrir, avec les mécanismes de la haute technique, les trois preux observant l’astre mort que d’antiques traditions donnaient pour compagne femelle à notre planète et que prennent pour point d’appui les chercheurs de la Science Secrète ?

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« Cette faucille d’or dans le champ des étoiles », chère aux poètes et aux amoureux, commence seulement à nous apprendre des choses sur notre passé et sur notre avenir grâce à ces trois Croisés de la science l’abordant, ce matin, dans un saut inédit qu’illumine le clair de terre.

Ce qu'est le sol sélénien
« Un grand pas pour… la NASA ! »

La géologie de la Lune renferme peut-être le secret de la formation de l’univers. C’est pourquoi les savants attendent avec tellement d’impatience les résultats qui suivront l’analyse des roches lunaires.

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Neil Armstrong et Edwin Aldrin, qui passeront aujourd’hui plus d’une heure à recueillir des échantillons de sol lunaire, ont une solide formation de géologues. Ils ont reçu plus de 150 heures de cours de géologie et se sont rendus, par avion ou hélicoptère, dans de très nombreuses régions, allant de l’Alaska aux îles Hawaï, pour se familiariser avec les roches et les structures géologiques les plus variées. Ce ne sont donc pas des amateurs, mais de véritables astronautes géologues qui, le marteau, la pince et la pelle à la main, essaieront de prélever l’échantillonnage le plus large de matière lunaire.

L’étude de la surface lunaire, d’abord avec les moyens optiques, ensuite par les sondages radar, enfin, grâce aux sondes lunaires américaines (« Surveyor » et « Lunar Orbiter ») et soviétiques (« Luna ») a déjà permis de déblayer le terrain.

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Les photos et les films pris par les équipages d’Apollo 8 et 10 ont permis de découvrir des formes de relief lunaire absolument insoupçonnées jusqu’alors : vallées, crevasses, éboulements, stries qui ont étonné les spécialistes de la Lune et, en définitive, ont posé plus de problèmes qu’ils n’en ont résolu. C’est la composition chimique et la texture des roches lunaires qui permettra d’éclairer les savants sur le passé de la Lune.

Les « boîtes à bijoux » de Surveyor 6 et 7, qui contenaient des appareils d’analyse par actiFation neutronique, et « Luna-13 », qui a enregistré les radiations émises par le sol lunaire, ont appris aux savants, les deux premières, que la roche lunaire ressemblait à du basalte terrestre. Elle en avait en tous les cas la composition, soit 58 pour cent d’oxygène, 18 pour cent de silicium et 7 pour cent d’aluminium. Luna-13 a révélé que la radioactivité lunaire était deux fois plus grande que celle enregistrée sur la Terre. Il n’est pas possible, toutefois, de tirer des conclusions générales de ces analyses puisqu’elles n’ont été opérées qu’en trois points de la Lune.

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Dans le vide absolu
« Lauren »

Il est possible que la surface du sol lunaire recèle des éléments inconnus de l’homme, et notamment de nouveaux radio-isotopes. C’est que depuis des milliards d’années (certains savants, comme l’Américain Harold Urey, prix Nobel de chimie, disent quatre milliards et demi d’années) les roches lunaires se trouvent dans le vide absolu en subissant l’action des vents solaires, le bombardement des rayons cosmiques et l’impact des météorites. Dans leurs échantillons, Armstrong et Aldrin ramèneront sans doute de la poussière météorique, car il s’en dépose, sur la Lune, selon les calculs des astronomes, environ un gramme par centimètre carré tous les millions d’années. Cependant une partie de cette poussière est balayée par les vents solaires qui, selon le savant soviétique Lebedinsky, érodent, le relief lunaire comme le font les vents de sables au Sahara.

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Il n’y a pas d’atmosphère sur la Lune. Néanmoins, Armstrong et Aldrin emporteront, dans un tube scellé, un peu de « vide » lunaire. Les savants se demandent, en effet, si dans, l’environnement lunaire, il n’y aurait pas quelques gaz dus à des réactions provoquées par le bombardement des roches lunaires ou la radioactivité.

L'une des expériences qui sera faite au laboratoire de réception lunaire de Houston sera précisément de mettre en contact certains échantillons & Lune avec des gaz, comme l'azote, pour en étudier la réaction.

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Importantes déclarations
du père du programme Apollo
« Comment Margaret Hamilton
a sauvé l’alunissage d’Apollo 11 ? »

FLORENCE. – « Il est évident que les Russes ont renoncé à débarquer sur la Lune à cause de difficultés techniques dont nous ignorons la nature », déclare, notamment, Werner von Braun, le « père du programme Apollo », dans une interview accordée à l’envoyé spécial à Cap Kennedy du quotidien « La Nazione » de Florence. « Ma conviction est qu’ils vont être déçus en voyant que nos astronautes arriveront les premier sur la Lune (ajoute von Braun) mais, plus que quiconque, à cause des efforts qu’ils ont accomplis, ils pourront comprendre l’importance de notre mission et je suis sûr qu’ils s’uniront au reste du monde pour reconnaître la portée de notre succès ».

Von Braun insiste ensuite sur le fait que les Américains ont toujours préparé et réalisé leurs programmes spatiaux en pleine lumière, et que la NASA est en contact avec plus de soixante pays pour l’échange d’informations et de connaissances sur les questions spatiales. « Avec l’Union soviétique, dit-il, nous avons procédé à un échange de nouvelles à caractère médical et biologique. Mais, à cause de difficultés d’ordre technique, il ne me paraît pas possible, du moins pour l’instant, de mêler les appareils américains et russes sur les astronefs, en raison de leur conception différente et de la diversité des exigences techniques auxquelles ils répondent ».

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Les moments les plus dramatiques

Évoquant les risques du vol Apollo-11, Werner von Braun précise qu’à son avis les deux moments décisifs de l’opération seront l’alunissage et le décollage de la base lunaire. « Si le LEM se pose de travers, avec une certaine inclinaison, il risquerait de ne pas repartir. En effet, si l’alunissage est défectueux, le commandant Armstrong n’a à sa disposition qu’une demi-seconde pour rallumer le moteur de l’étage supérieur et repartir. Il ne peut pas avertir la Terre, puisque la voix humaine met trois secondes pour parvenir au centre de Houston et retourner sur la Lune, donc six fois plus qu’il ne faut à Armstrong et à Aldrin pour décider de leur destin ».

Hypothèses sur la biologie astrale

Répondant à la question de savoir s’il y a d’autres formes de vie que celle existant sur Terre, Von Braun affirme : « Certainement j’y crois. Penser que nous sommes les seules créatures existant dans l’immensité de l’univers me semble plutôt présomptueux. Selon moi, il est très improbable que le pouvoir qui a créé la vie et l’ordre terrestre ait enfermé tous les êtres doués de raison dans les limites de cette planète relativement petite. Mais je ne crois pas que nous trouverons sur les autres planètes du système solaire des formes de vie plus avancées que la nôtre. Sur Mars, comme sur Vénus et sur l’un des satellites de Jupiter, je pense qu’il existe une certaine forme de vie au moins végétale ».

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Perspectives techniques à court terme

Werner von Braun expose également à l’envoyé spécial de « La Nazione » quelle va être la suite du programme Apollo : « Nous allons faire neuf autres voyages sur la Lune. Après Apollo 11, nous effectuerons avant la fin de l’année au moins trois autres atterrissages lunaires. Les astronautes qui réaliseront les prochaines expéditions emporteront des instruments scientifiques plus nombreux et plus complexes que ceux dont Armstrong et Aldrin sont munis en ce moment. »

Ils auront ce qu’on appelle le « paquet Apollo pour expériences lunaires de surface », dans lequel il y aura un magnétophone pour mesurer le champ magnétique de la Lune, un instrument pour l’examen des particules qui tombent sur la surface lunaire, des petits mortiers qui tireront des obus spéciaux pour contrôler le degré d’élasticité de la roche lunaire et un thermomètre de fabrication nouvelle pour mesurer la chaleur des couches intérieures de l’écorce lunaire. Von Braun précise ensuite que pour les six prochains voyages sur la Lune, des LEM modifiés seront utilisés permettant aux astronautes de rester pendant 72 heures sur le satellite de la Terre et de s’aventurer loin de leur base. « Ils pourront, dit-il, à l’aide d’un véhicule mu par une fusée, s’éloigner de 100 km du LEM et escalader des collines de 150 mètres. On leur fournira ensuite un véhicule encore plus perfectionné qui leur permettra d’avoir une autonomie de 200 km à partir du LEM ».

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