Jeune homme sur les patins à pédales d’Edvard Petrini, connu sous le nom de Takypod en Suède, vers 1910


Jeune homme sur les patins à pédales d’Edvard Petrini, connu sous le nom de Takypod en Suède, vers 1910

Leo A. Seltzer  est généralement crédité comme étant le créateur du roller derby

L’inventeur du pattin à roulettes John Joseph Merlin

Leo A. Seltzer est généralement crédité comme étant le créateur du roller derby

L’inventeur du pattin à roulettes John Joseph Merlin

Compétition de roller catch en 1945

Promenade sur Venice Beach en 1980


Compétition de roller catch en 1945

Promenade sur Venice Beach en 1980

Compétition de roller derby en 1980

Couple découvrant le patin à roulettes en 1920, intérêt grandissant pour ce sport

Compétitions contemporaines de roller derby

Compéitition de roller catch aux Etats-Unis

Couple découvrant le patin à roulettes en 1920, intérêt grandissant pour ce sport

Compétitions contemporaines de roller derby

Les origines

La véritable date de création des premiers patins à roulettes est difficile à déterminer du fait du manque de documentation. L’historien Morris Traub, dans son ouvrage "Roller Skating Through the Years", fait référence à un Néerlandais adepte du patinage sur glace du début du XVIIIe siècle qui n’en pouvait plus d’attendre la période hivernale pour patiner et qui aurait donc créé la première paire de patins à roulettes.

On aurait aperçu les premiers exemplaires à Londres à l’occasion d’une représentation au Drury Lane Theatre en 1743, dans une pièce de Tom Hood, mais leur inventeur est inconnu. Le néerlandais Hans Brickner aurait lui aussi créé des patins en fixant des roulettes en bois sous ses chaussures, au début du 18e siècle, selon James Turner, dans le livre "The History of Roller Skating".

On attribue l’invention des patins à roulettes à John Joseph Merlin (1735-1803) originaire de Huy, ville de la Belgique actuelle qui était à l’époque en Pays-Bas Autrichiens. Il eut l’idée, vers 1760, d’adapter le patinage sur glace à la terre ferme en fixant des rouleaux en métal en ligne sous une plaque de bois. Pour l’anecdote, les engins étaient peu maniables, l’inventeur s’écrasa dans un miroir de valeur au cours d’une soirée mondaine à Londres et faillit y laisser la vie. Cela fut peut-être la première chute répertoriée dans l’histoire du patin.

Les prémices aux Etats-Unis

Le Roller Derby moderne tel qu’on le connaît aujourd’hui n’est apparu qu’au début des années 2000. On trouve son essence dans les courses de patin à roulettes d’endurance de la fin du XIXe siècle, et qui donnèrent naissance au roller catch.

Durant la décennie 1880, le succès croissant du patin à roulettes aux Etats-Unis voit l’organisation de courses d’endurance sur plusieurs jours sur piste plate ou inclinée. Le phénomène se développe pendant 30 ans. Les spectateurs adorent les accrochages et les chutes. Le terme de "Derby" sera apparu pour la première fois en 1922 ("Roller derby on tomorrow". Chicago Daily Tribune. 24 April 1922.)

Nouvelles règles

Les participantes avaient tellement «la gagne» qu’elles finissaient par se bousculer les unes les autres afin de gagner la course, pour le plus grand plaisir du public. Le journaliste sportif Damon Runyon persuade Seltzer de modifier les règles du Roller Derby pour accroître les contacts. Les coups sont désormais autorisés et on a le droit de pousser son équipier pour l’aider à avancer. En 1937, après quelques réglages, Seltzer lance sa nouvelle tournée avec quatre paires d’équipes mixtes. L’une d’elles représente toujours l’équipe locale contre l’équipe de New-York ou de Chicago, avec deux équipes de 5 personnes sur la pistes marquant des points quand ses membres mettent un tour à leurs adversaires. Seltzer a investi 20.000 $ dans une piste démontable qu’il installe de ville en ville.

Dès 1940, le programme de la tournée compte une cinquantaine de dates et les courses sont retransmises en direct sur les radios de Los Angeles avec plus de 5 millions d’auditeurs. La guerre va mettre la pratique entre parenthèse.

1939: l’arrivée en France

Si l’on en croit le journal «Ce soir», le Roller Catch a été présenté pour la première fois au public parisien le vendredi 3 février 1939 à l’occasion des «28 jours de Paris ou la ronde infernale des 4000 km». Le sport y est décrit comme un mélange de cyclisme, de rubgy et de catch, s’inspirant du modèle des 6 jours. La dernière de l’année 1939 a eu lieu le 6 mars au Palais des Sports (le Vel d’Hiv).

Les premiers matchs français ont eu lieu tous les soirs au Vel d’Hiv pendant plus d’un mois. Le combat des patineurs attirait une foule nombreuse. Dans le journal «L’Intransigeant» du 6 mars 1939, on trouve le prix des places : 5 à 50 francs de 1939 équivalent à 2,36 à 23,60 Euros en 2017. La récompense offerte à l’équipe est fixée à 100’000 francs de l’époque, soit 47,122 Euros de 2017!

Au Vel d’Hiv, la piste a été construite sur la pelouse au centre de la vraie piste de vélo des Pélissier et autres Laquehay. Elle est légèrement relevée et mesure 100 m de long pour 5 à 6 m de large avec une surface en aggloméré sur laquelle on jette de temps en temps du plâtre pour que les patineurs puissent prendre les virages à toute vitesse sans déraper. Elle est entourée de gradins.

Arthur Lesser est le directeur général du Roller. L’équipe américaine s’appuie sur John Cazar, Florence Gortz, Boardman, Paul Elias, Joyce Bullock. Le public français espérait les voir revenir en septembre ou octobre 1939, après avoir rempli leur obligations contractuelles aux Etats-Unis. Mais la Guerre en a, sans doute, décidé autrement.

Le renouveau

Le roller derby revoit le jour dans une version modernisée à Austin (Texas), à partir de 2001. L’héritage du roller derby sous forme de lutte chorégraphiée est vite abandonné au profit d’une pratique plus authentique, sous une forme plus moderne et presque essentiellement féminine. Et le public ne s’y trompe pas avec des salles fréquemment remplies de plusieurs milliers de fans.

La Women’s Flat Track Derby Association (WFTDA), l’organe réunissant le plus de ligues à travers le monde, a vu le jour en août 2004, d’abord sous le nom de United Leagues Coalition avant d’être renommée en novembre 2005. A l’origine, il s’agissait uniquement d’une sorte de forum sur lequel les différentes ligues préparaient leurs matchs et échanger des informations avec les nouvelles venues pour les aider à débuter.

Influence culturelle

Le roller derby est avant tout une pratique amateure, auto-gérée et principalement féminine. Le "DIY" (Do It Yourself) est sans doute la culture qui imprègne le plus le roller derby à travers l’expression «par les joueuses et pour les joueuses». Il ne s’agit pas d’être simplement un consommateur de son sport mais d’en être un véritable acteur.

En roller derby, le «faites-le vous-même» se traduit par une forte implication des membres dans la vie de leur ligue, en prenant en charge l’arbitrage, la communication, l’organisation de déplacement, la recherche de sponsors... Il est fréquent que les adhérents vivent pour leur derby!

Des codes de la culture punk sont également très présents, notamment à travers les aspects graphiques et musicaux, le détournement, la dérision. En revanche, et à l’inverse de l’idéologie punk qui revendique la contestation de l’ordre établi, proche de l’anarchisme, le roller derby s’appuie sur un réglement très structuré et une pratique très codifiée.

Jeune homme sur les patins à pédales d’Edvard Petrini, connu sous le nom de Takypod en Suède, vers 1910


Jeune homme sur les patins à pédales d’Edvard Petrini, connu sous le nom de Takypod en Suède, vers 1910

Leo A. Seltzer  est généralement crédité comme étant le créateur du roller derby

L’inventeur du pattin à roulettes John Joseph Merlin

Leo A. Seltzer est généralement crédité comme étant le créateur du roller derby

L’inventeur du pattin à roulettes John Joseph Merlin

Compétition de roller catch en 1945

Promenade sur Venice Beach en 1980


Compétition de roller catch en 1945

Promenade sur Venice Beach en 1980

Compétition de roller derby en 1980

Couple découvrant le patin à roulettes en 1920, intérêt grandissant pour ce sport

Compétitions contemporaines de roller derby

Compéitition de roller catch aux Etats-Unis

Couple découvrant le patin à roulettes en 1920, intérêt grandissant pour ce sport

Compétitions contemporaines de roller derby

Les origines

La véritable date de création des premiers patins à roulettes est difficile à déterminer du fait du manque de documentation. L’historien Morris Traub, dans son ouvrage "Roller Skating Through the Years", fait référence à un Néerlandais adepte du patinage sur glace du début du XVIIIe siècle qui n’en pouvait plus d’attendre la période hivernale pour patiner et qui aurait donc créé la première paire de patins à roulettes.

On aurait aperçu les premiers exemplaires à Londres à l’occasion d’une représentation au Drury Lane Theatre en 1743, dans une pièce de Tom Hood, mais leur inventeur est inconnu. Le néerlandais Hans Brickner aurait lui aussi créé des patins en fixant des roulettes en bois sous ses chaussures, au début du 18e siècle, selon James Turner, dans le livre "The History of Roller Skating".

On attribue l’invention des patins à roulettes à John Joseph Merlin (1735-1803) originaire de Huy, ville de la Belgique actuelle qui était à l’époque en Pays-Bas Autrichiens. Il eut l’idée, vers 1760, d’adapter le patinage sur glace à la terre ferme en fixant des rouleaux en métal en ligne sous une plaque de bois. Pour l’anecdote, les engins étaient peu maniables, l’inventeur s’écrasa dans un miroir de valeur au cours d’une soirée mondaine à Londres et faillit y laisser la vie. Cela fut peut-être la première chute répertoriée dans l’histoire du patin.

Les prémices aux Etats-Unis

Le Roller Derby moderne tel qu’on le connaît aujourd’hui n’est apparu qu’au début des années 2000. On trouve son essence dans les courses de patin à roulettes d’endurance de la fin du XIXe siècle, et qui donnèrent naissance au roller catch.

Durant la décennie 1880, le succès croissant du patin à roulettes aux Etats-Unis voit l’organisation de courses d’endurance sur plusieurs jours sur piste plate ou inclinée. Le phénomène se développe pendant 30 ans. Les spectateurs adorent les accrochages et les chutes. Le terme de "Derby" sera apparu pour la première fois en 1922 ("Roller derby on tomorrow". Chicago Daily Tribune. 24 April 1922.)

Nouvelles règles

Les participantes avaient tellement «la gagne» qu’elles finissaient par se bousculer les unes les autres afin de gagner la course, pour le plus grand plaisir du public. Le journaliste sportif Damon Runyon persuade Seltzer de modifier les règles du Roller Derby pour accroître les contacts. Les coups sont désormais autorisés et on a le droit de pousser son équipier pour l’aider à avancer. En 1937, après quelques réglages, Seltzer lance sa nouvelle tournée avec quatre paires d’équipes mixtes. L’une d’elles représente toujours l’équipe locale contre l’équipe de New-York ou de Chicago, avec deux équipes de 5 personnes sur la pistes marquant des points quand ses membres mettent un tour à leurs adversaires. Seltzer a investi 20.000 $ dans une piste démontable qu’il installe de ville en ville.

Dès 1940, le programme de la tournée compte une cinquantaine de dates et les courses sont retransmises en direct sur les radios de Los Angeles avec plus de 5 millions d’auditeurs. La guerre va mettre la pratique entre parenthèse.

1939: l’arrivée en France

Si l’on en croit le journal «Ce soir», le Roller Catch a été présenté pour la première fois au public parisien le vendredi 3 février 1939 à l’occasion des «28 jours de Paris ou la ronde infernale des 4000 km». Le sport y est décrit comme un mélange de cyclisme, de rubgy et de catch, s’inspirant du modèle des 6 jours. La dernière de l’année 1939 a eu lieu le 6 mars au Palais des Sports (le Vel d’Hiv).

Les premiers matchs français ont eu lieu tous les soirs au Vel d’Hiv pendant plus d’un mois. Le combat des patineurs attirait une foule nombreuse. Dans le journal «L’Intransigeant» du 6 mars 1939, on trouve le prix des places : 5 à 50 francs de 1939 équivalent à 2,36 à 23,60 Euros en 2017. La récompense offerte à l’équipe est fixée à 100.000 francs de l’époque, soit 47.122 Euros de 2017!

Au Vel d’Hiv, la piste a été construite sur la pelouse au centre de la vraie piste de vélo des Pélissier et autres Laquehay. Elle est légèrement relevée et mesure 100 m de long pour 5 à 6 m de large avec une surface en aggloméré sur laquelle on jette de temps en temps du plâtre pour que les patineurs puissent prendre les virages à toute vitesse sans déraper. Elle est entourée de gradins.

Arthur Lesser est le directeur général du Roller. L’équipe américaine s’appuie sur John Cazar, Florence Gortz, Boardman, Paul Elias, Joyce Bullock. Le public français espérait les voir revenir en septembre ou octobre 1939, après avoir rempli leur obligations contractuelles aux Etats-Unis. Mais la Guerre en a, sans doute, décidé autrement.

Le renouveau

Le roller derby revoit le jour dans une version modernisée à Austin (Texas), à partir de 2001. L’héritage du roller derby sous forme de lutte chorégraphiée est vite abandonné au profit d’une pratique plus authentique, sous une forme plus moderne et presque essentiellement féminine. Et le public ne s’y trompe pas avec des salles fréquemment remplies de plusieurs milliers de fans.

La Women’s Flat Track Derby Association (WFTDA), l’organe réunissant le plus de ligues à travers le monde, a vu le jour en août 2004, d’abord sous le nom de United Leagues Coalition avant d’être renommée en novembre 2005. A l’origine, il s’agissait uniquement d’une sorte de forum sur lequel les différentes ligues préparaient leurs matchs et échanger des informations avec les nouvelles venues pour les aider à débuter.

Influence culturelle

Le roller derby est avant tout une pratique amateure, auto-gérée et principalement féminine. Le "DIY" (Do It Yourself) est sans doute la culture qui imprègne le plus le roller derby à travers l’expression «par les joueuses et pour les joueuses». Il ne s’agit pas d’être simplement un consommateur de son sport mais d’en être un véritable acteur.

En roller derby, le «faites-le vous-même» se traduit par une forte implication des membres dans la vie de leur ligue, en prenant en charge l’arbitrage, la communication, l’organisation de déplacement, la recherche de sponsors... Il est fréquent que les adhérents vivent pour leur derby!

Des codes de la culture punk sont également très présents, notamment à travers les aspects graphiques et musicaux, le détournement, la dérision. En revanche, et à l’inverse de l’idéologie punk qui revendique la contestation de l’ordre établi, proche de l’anarchisme, le roller derby s’appuie sur un réglement très structuré et une pratique très codifiée.